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Silence, on parle !

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photo © cedric lefebvre

 

Couper n’est pas (forcément) gêner

Dans une série d’études conduites par Kupor et Tormala de l’université de Stanford, il a été observé que le fait d’interrompre brièvement un message sensé persuader des consommateurs impacte le traitement de l’information par ceux-ci et, de façon surprenante, rend ce message plus efficace, tant en situation de laboratoire qu’en situation réelle, et que l’interruption soit humaine ou de type technique.

Ceci va à l’encontre de l’idée selon laquelle la communication doit se faire de façon fluide et continue si l’on veut que le message soit clairement perçu et traité pour remporter l’adhésion de l’auditeur.  En effet, dans la vie quotidienne, de telles interruptions sont fréquentes et que ce soit des bruits extérieurs ou des problèmes techniques impactant le débit d’internet, nous sommes fréquemment gênés par de multiples facteurs.  Aussi, sachant cela, qu’il s’agisse d’un discours, d’un message publicitaire ou d’un enseignement, nous faisons généralement notre possible pour préserver le flux de l’information, le protéger de tout parasite pour mieux convaincre. Or – sans pour autant qu’une explication évidente soit trouvée – il semble que la continuité n’est pas forcément une condition sine qua non pour impacter une audience. Même s’il est légitime de vouloir protéger un certain confort lors de l’échange, il n’y a donc pas lieu de crier au loup, en tout cas pas s’il s’agit d’une brève interruption intervenant avant que le coeur du message ait été complètement énoncé. Au contraire.

Cependant, comme le soulignent les chercheurs, nous croyons de façon intuitive que le type d’interruption – positive ou négative – et que le thème de la communication – éveillant ou non la curiosité de l’auditeur – influencent cet effet même si ceci n’a pu encore être démontré.

 

Mais, finalement, sans aller jusqu’à évoquer les figures de style ou les règles complexes de la rhétorique, ne peut-on simplement penser que les poètes savaient déjà tout cela lorsqu’ils inventèrent la césure, cette limite rythmique à l’intérieur d’un vers?  Car comme l’écrivait Boileau: « Rien n’est beau que le vrai, le vrai seul est aimable. »

 

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