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Étiquette : psychologie

Un exercice de 5 minutes pour apaiser son anxiété

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Tête de Bouddha en stuc, art du Gandhara, période Kushan, 5ème siècle – 20 cm de haut

 

Vous sentez-vous inquiet ? Etes-vous sujet à anxiété ? Quoi de plus légitime en cette crise du Covid-19.

Voici un exercice très simple conçu par la psychologue Kailey Spina Horan. Il peut vous aider à gérer ce sentiment et à retrouver au moins une partie de votre calme. Cet exercice prend moins de cinq minutes et tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un papier et d’un stylo.

  1. Trouvez ce qui a déclenché votre inquiétude.
    L’anxiété commence toujours par une pensée que Horan appelle un « déclencheur ». Cela pourrait être quelque chose comme, « Et si je tombais malade ? » « Et si je perdais mon travail ? » Ou encore : « Et si la situation sanitaire du pays s’aggravait ? » Identifiez la première pensée qui vous a fait commencer à vous inquiéter. Ecrivez-la.
  2. Évaluez votre inquiétude sur une échelle de 1 à 100.Si 1 correspond à une légère inquiétude et que 100 vous saute aux yeux, où se situe votre niveau d’inquiétude actuel ? Notez ce chiffre.
  3. Réfléchissez à toutes les raisons qui vous poussent à vous inquiéter.Quel est le pire qui pourrait arriver si ce qui votre inquiétude se réalisait ? Laissez ce scénario désagréable se dérouler dans votre imagination. Probablement vous l’avez d’ailleurs déjà fait.Ecrivez tous les arguments rationnels vous amenant à vous inquiéter, tous les faits qui soutiennent votre vision la plus désastreuse de l’avenir. Aussi paradoxal cela puisse paraître, cette étape permet de prendre du recul et de faire l’inventaire de la justesse et du réalisme de votre inquiétude.
  4. Examinez maintenant les raisons pour lesquelles vous ne devez pas vous inquiéter.Sortez votre loupe mentale et commencez à investiguer. Cherchez des faits, des arguments, des exemples déjà observés ou vécus. Est-ce que ce qui vous inquiète est déjà arrivé ? À quelle fréquence ? Si c’est déjà arrivé, avez-vous pu y faire face ? Comment avez-vous fait ? Quels sont les moyens et outils que vous avez utilisés pour aller au-delà de l’anxiété alors ressentie ? Comment pourriez-vous reproduire ces solutions. Quelles autres pistes pourriez-vous envisagerImaginez à présent qu’un de vos amis vienne vous confier une telle inquiétude. Comment le rassureriez-vous ? Que lui diriez-vous ? Peut-être lui suggéreriez-vous quelques mesures pratiques à prendre pour se préparer au cas où le mauvais événement se produirait ? Notez toutes ces raisons de ne pas vous inquiéter ainsi que ce que vous diriez à votre ami inquiet.
  5. Réévaluez votre inquiétude.Maintenant, réfléchissez à nouveau à l’évaluation de votre inquiétude. Sur cette échelle de 1 à 100, à quel point êtes-vous inquiet ? Le fait que vous ayez pris quelques minutes pour écrire vos inquiétudes aura probablement fait baisser cette note. Si c’est le cas, c’est parfait ! Vous disposez maintenant d’un outil que vous pourrez utiliser à nouveau à l’avenir lorsque vous vous retrouverez pris par l’inquiétude.

Et si cela ne marchait pas pour vous ? Essayez plutôt de recommencer, mais cette fois, demandez à qualqu’un de confiance de faire l’exercice avec vous car il est parfois difficile de sortir seul de ses schémas de pensée. L’opinion d’un tiers que vous respectez peut vous aider à prendre davantage de recul.

Dans tous les cas, focalisez votre énergie sur ce qui est sous votre contrôle, ou sur ce qui est dans votre zône d’influence et acceptez tout le reste avec sérénité.

En complément, lisez ces quelques propos de Jacques Fradin sur le stress ou explorer comment l’art peut vous aider.

 

Source: inc.com

 

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Quels sont vos drivers ? Faites le test !

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René MAGRITTE – A la rencontre du plaisir, 1962 – Huile sur toile, 46 x 55 cm

 

For the English version, click here.

Le contexte

Des états du Moi aux scénarios de vie, l’analyse transactionnelle (AT) développée par le psychiatre canadien Eric Berne fournit un cadre théorique nous permettant de prendre conscience et de comprendre ce qui se joue ici et maintenant.

Dans cette perspective, Taibi Kahler a élaboré dans les années 70 un modèle décrivant six types de personnalité. Ces types correspondent à des combinaisons de caractéristiques liées aux besoins, aux canaux de communication privilégiés, au comportement sous stress et surtout à cinq drivers (encore appelés « messages contraignants » ou « pilotes de vie ») à savoir cinq convictions qui dirigent notre comportement sous stress léger :

    • Sois parfait
    • Sois fort
    • Fais des efforts
    • Fais plaisir
    • Dépêche-toi

En fait, ces cinq drivers sont élaborés par chacun d’entre nous durant l’enfance suite à la répétition de messages émis par les adultes référents. Ces drivers correspondent à ce que nous identifions comme étant le comportement à adopter pour préserver notre propre sécurité. Par exemple, une répétition de « Tu n’es pas gentil ! » donnera le driver « Fais plaisir » et « Tu n’as pas encore fini ? » donnera « Dépêche-toi ». De même, « Sois un homme, ne pleure pas » entraînera un « Sois fort »,  « Allez, essaie encore » engendrera un « Fais des efforts » et « C’est bien mais tu aurais pu faire mieux » développera un « Sois parfait ».

Pour sa part, Claudie Ramond affirme que ces drivers ne sont pas universels comme l’avançait Taibi Kahler mais propres au monde chrétien occidental. En Asie, comme dans la culture musulmane, le principal message contraignant serait: « Sois fidèle » (à ta famille, à ton clan, à ton pays, à ta religion, etc.). Et d’autres existeraient probablement.  

 

Les drivers, pour… quoi ?

Universels ou non, les drivers que nous avons développés dans notre enfance sont utiles lorsqu’ils nous permettent d’interagir avec notre environnement et de progresser dans la direction recherchée. Par exemple, dans un cadre professionnel, ils peuvent avoir des effets bénéfiques pour le sujet comme pour l’entreprise s’ils sont alignés avec la fonction occupée.

Cependant, ces prisons inconscientes, processus répétitifs et sources de stress, peuvent aussi être limitantes et nous entraîner dans la quête d’un comportement idéal inatteignable, mettant à mal l’estime de soi. Ce sont alors de véritables mécanismes d’auto-sabotage de nos propres projets.

En d’autres termes, ces messages contraignants ne sont en soi ni bons ni mauvais. Ils sont à la fois des atouts et des handicaps potentiels. Ce sont en somme des points de vigilance.

Ainsi, dès le moment où nous identifions et comprenons nos drivers, et dès l’instant où nous pouvons nous donner la permission (si celle-ci ne nous est pas donnée par autrui), nous pouvons les utiliser plutôt que d’être pilotés par eux. Pour alors viser la qualité sans se noyer dans les détails. Apprendre de ses erreurs et oser demander de l’aide. S’autoriser à réussir sans se compliquer la vie. Aider ou soutenir les autres tout en pouvant dire non. Etre efficace dans l’urgence sans travailler systématiquemet dans la précipitation.

 

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Dessinez un arbre… sauf un sapin

« S’il-te-plaît… dessine-moi un mouton. »  Cette célèbre phrase de Saint-Exupéry dans son livre Le Petit Prince illustre avec brio les concepts de représentation, d’imaginaire et de différenciation perceptuelle mais ce n’est pas là que nous irons avec le test de l’arbre et son application appliquée au coaching.

Un bref retour aux sources

Le test de l’arbre tel que conçu par le psychologue suisse Charles Koch en 1952 est un test projectif applicable tant aux enfants qu’aux adultes qui consiste à observer l’expression des traits de personnalité d’un individu à travers son dessin.  Chaque élément de l’arbre (feuillage, tronc, racine) aurait une signification et son expression graphique exprimerait les échanges du sujet avec son milieu, d’éventuels traumatismes ou encore sa sensibilité. La consigne initiale de Koch était simple : « Dessinez un arbre, n’importe lequel, comme vous voulez, mais pas un sapin. », l’exclusion du sapin étant due aux pointes qu’il comporte et à l’expression particulièrement stéréotypée de cette variété dans notre culture.  Plus tard, la consigne devint « Voulez-vous dessiner un arbre fruitier, aussi bien que vous pouvez ».

La variante développée par Renée Stora requiert quant à elle le dessin de quatre arbres.  Après le dessin d’un premier arbre – correspondant à une contrainte nouvelle dans un cadre nouveau, tel le cadre scolaire ou professionnel – vient celui d’un autre arbre, obligatoirement différent, correspondant lui à une contrainte connue mais requérant obéissance ou adaptation et induisant relâchement, tel le cadre familial.  Vient ensuite le dessin d’un arbre de rêve ou arbre imaginaire symbolisant les projets ou les attentes et, enfin, le dessin d’un quatrième arbre en ayant les yeux fermés, indiquant le poids du vécu dans la période de l’enfance et qui exerce encore une influence sur le comportement actuel.

Dans tous les cas, l’analyse du ou des dessins, complétée par l’entretien avec celui qui les a exécutés, se base sur des données statistiques, graphologiques ainsi que sur la symbolique spatiale.

L’adaptation au coaching

Le dessin d’un arbre tel que je le conçois ici dans le cadre du coaching est bien différent car le coaché est un client, pas un patient.  Le dessin d’un arbre est donc bel et bien un outil et pas un test. Il est là pour récolter des informations qui serviront de base à une discussion, pas pour diagnostiquer.

Tout dessin introduit une dynamique nouvelle dans le dialogue. Il fait passer à l’action, permettant d’arrêter d’intellectualiser, de ne pas chercher sans fin les termes qui exprimeront un ressenti confus.  Il ouvre plus facilement la porte à l’imaginaire. Il dit ce que les mots ne disent pas. Il laisse davantage de place à l’enfant. Quant à l’arbre, de par sa verticalité, de par le lien qu’il établit entre le ciel et la terre, entre le visible et l’invisible, il est l’archétype universel, symbole de vie, de longévité, de croissance. C’est aussi la plus haute construction biologique.  Pour Jung, l’arbre est un moyen pour tous de pouvoir exprimer l’inexprimable.  Ainsi, le dessin de façon générale mais surtout le dessin d’un arbre est une véritable mine d’or à ciel ouvert que coach et coaché exploitent ensemble.

Dans quelles situations le dessin de l’arbre est-il approprié ? En fait, elles sont nombreuses et variées. Proposer de dessiner un arbre, c’est donner la possibilité d’exprimer la relation avec le corps, son équilibre, sa force, ses éventuelles faiblesses, son état de santé (Figure 1).  

Fig. 1 – Représentation de l’état de santé

Suggérer de dessiner avec des crayons de couleurs un arbre puis le plus bel arbre possible, c’est laisser exprimer les rêves. Pour le coaché, dessiner un projet professionnel sous forme d’arbre (Figure 2) c’est exprimer les ramifications et l’organisation de sa carrière, l’importance accordée à chaque possibilité. Dessiner son entreprise sous forme d’arbre, et pourquoi pas y ajouter la cabane dans laquelle on aimerait vivre, ou la branche sur laquelle on aimerait s’asseoir, pourra faire sortir de l’ombre un éventuel mal-être et comprendre ses propres ambitions.  A l’extrême, dessiner une forêt permet d’évoquer métaphoriquement l’environnement social, à savoir la famille, les amis, les collègues et la place occupée parmi eux.

Fig. 2 – Représentation d’un projet professionnel

L’on peut également jouer avec la dimension temporelle. Proposer au coaché de dessiner un premier arbre figurant son état actuel, puis de faire un second dessin où l’arbre serait tel qu’il voudrait être dans cinq ou dix années, c’est ainsi donner au coaché une occasion de visualiser et de matérialiser son propre objectif, au moins de façon symbolique.  Suggérer de faire en début de programme de coaching son autoportrait sous forme d’arbre et de refaire le même exercice quelques semaines ou mois après, c’est alors rendre autrement perceptible un changement, une croissance, un équilibre ou un bien-être acquis.  L’arbre devient alors un indicateur de l’impact du coaching.

En conclusion

Sans protocole strict, en pleine authenticité et simplicité, les applications du dessin en général et du dessin de l’arbre en particulier sont donc infinies, les seules limites étant – peut-être – l’intuition ou l’imagination du coach et la spontanéité du coaché.  L’opportunité de dialoguer que cet exercice donne à l’un et à l’autre  renforce aussi l’une des finalités du coaching: la co-construction.

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Power Posing : Tiny tweaks can lead to big changes

Video in English, sous-titres français.

Voici un brillant exposé par Amy Cuddy, socio-psychologue, Associate Professor of Business Administration at Harvard Business School.  Ses recherches ont mis en évidence en 2010 que les expressions non-verbales évoquant la puissance (le « Power Posing« ) influeraient sur les sensations, le comportement ainsi que le taux d’hormones de ceux qui les adoptent.  En effet, adopter des postures liées à la puissance ou au pouvoir, ne serait-ce que deux minutes, stimulerait la production de testostérone, diminuerait celle de cortisol, augmenterait la propension au risque et induirait de meilleures performances lors des entretiens professionnels.

Des études plus récentes sur le même sujet et publiées dans Psychological Science en 2014 n’ont pas obtenus des résultats aussi significatifs mais des différences méthodologiques pourraient expliquer certaines divergences.

Cela dit, aussi infime soit-il et compte tenu du peu de temps qu’il requiert, l’impact de ce genre d’exercice ne peut être que profitable à ceux qui souhaitent par exemple développer leur confiance en soi ou, plus pragmatiquement, se préparer à une réunion critique.

 

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« Patience, mon cœur ! »

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Un concept universel

Intuition, sixième sens, fingerspitzengefühl ou encore intelligence intuitive, peu importe les termes utilisés, cette boussole interne que l’on étudie aujourd’hui sous l’angle des neurosciences est sans doute notre meilleur allié. De même, le coaching est l’occasion de développer ce mode de connaissance.

Définie comme étant la capacité « à percevoir des éléments contextuels et à les agencer de manière adaptative pour trouver une solution nouvelle dans un programme préétabli ou dans une situation répétitive » [Roland Jouvent, professeur de psychiatrie et directeur du centre Émotion du CNRS à la Salpêtrière, à Paris et auteur du Cerveau magicien (Ed. Odile Jacob 2002)], la reconnaissance de l’intuition est le fruit logique de la longue évolution entamée par les courants littéraires, psychologiques, psychanalytiques et philosophiques au cours des siècles passés.  Ceux-ci nous sont plus ou moins familiers, nul besoin de développer les différentes théories – parfois contradictoires – illustrant l’évolution du dialogue intérieur et son étude.  Cela dit, tout comme la lecture répétée d’un texte que l’on a rédigé soi-même nous empêche d’y trouver des erreurs, il se fait que souvent une absolue évidence s’impose à nous au point que l’on oublie de s’interroger quant à ses origines premières.

Quand tout remonte à l’Antiquité…

Il faut savoir que ce dialogue intérieur, cette capacité que l’homme a à s’interroger, le fondement-même de la psychologie, remonte à bien avant Freud, avant les romantiques, avant les premiers courants humanistes.  Dans un brillant ouvrage* examinant l’héritage littéraire reçu de la Grèce antique, Jacqueline de Romilly revisite historiens, tragédiens et philosophes pour illustrer une évolution lente et capricieuse et, surtout, pour pointer l’auteur, l’ouvrage, le passage, les mots qui semblent être le premier témoignage écrit d’une tension consciente entre raison et passion, vue de l’intérieur, sans intervention divine : « Patience mon cœur !»**, tels sont les mots selon l’Odyssée d’Homère que se dit Ulysse en son palais au retour d’un périple de dix années, tempérant son désir de vengeance.  Si nous sommes là très loin du concept d’intuition, nous sommes néanmoins en présence du premier témoignage d’un homme face à lui-même et l’exprimant comme tel. C’est ici l’aventure intérieure, le conflit entre la passion et le moi, la distanciation par rapport à l’émotion préalable à l’acte, exprimées noir sur blanc.

Certes, nous ne savons pas si Homère a réellement existé ou s’il est une identité construite mais il n’en demeure pas moins que voici plus de deux mille cinq cents ans, un poète initia ce qui est peut-être la plus belle aventure de l’humanité.

* DE ROMILLY, Jacqueline. « Patience, mon cœur » : l’essor de la psychologie dans la littérature grecque classique, Belles-Lettres, 1984 ; Plon, Agora, 1994
** HOMERE, Odyssée, chant XX, [Texte complet]

 

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