Comme présenté dans un précédent article, la notion d’intégration semble plus appropriée que celle d’équilibre lorsque l’on met en perspective vies privée et professionnelle.
Tandis que la technologie permet de plus en plus fréquemment de relativiser la notion de lieu de travail, tandis que, peu à peu, les robots se substituent à l’homme (une étude récente avance le chiffre de 47% des emplois aux Etats-Unis qui seront menacés au cours des deux prochaines décennies de par ce fait – une autre que 40% des emplois australiens risquent d’être automatisés dans les dix à quinze prochaines années), l’épanouissement personnel dans un cadre instable n’est plus seulement un droit mais une priorité. Si les frontières entre deux mondes s’estompent, alors seule une approche globale ou plutôt holistique se révèle une seule solution viable à long terme.
N’oublions pas que, comme le souligne Helen Langer, « il y a du stress tant dans la vie privée que dans la vie professionnelle. Il y a des horaires à respecter. Si vous les maintenez séparés, vous n’apprendrez pas à transférer ce que vous faites brillamment d’un domaine à l’autre. Lorsque l’on est pleinement conscient, nous réalisons que ces catégories sont arbitraires et ne nous limitent pas. Souvenons-nous aussi que le stress n’est pas fonction des événements; c’est une fonction de la façon dont nous considérons les événements. »
Le rôle du coach
Dans ce contexte, quel peut être l’apport du coaching ? Comment peut-il favoriser cette transition, en particulier dans une situation ressemblant à une structure dichotomique où travail et plaisir sont perçus comme conceptuellement antinomiques? Précisément, c’est en suggérant d’aller au-delà d’une approche centrée sur la gestion du temps, sur la priorisation des tâches (voire leur délégation) ou encore sur le développement de l’assertivité. En effet, aussi utiles que soient les enseignements tirés de sessions portant sur ces objectifs, ceux-ci ne peuvent que renforcer l’opposition vie privée-vie professionnelle, vision faite de noir et de blanc, dépourvue de nuances. Le coaching doit donc envisager l’exploration, puis la conscientisation et enfin l’expression de la raison d’être.
Les questions invitant à un tel voyage sont nombreuses. De la classique « Qu’est-ce qui est important pour vous? » à la plus subtile « Quels étaient vos rêves d’enfant? » en passant par la ludique « Qu’est-ce qui vous passionne au point de vous faire oublier de manger? », toutes ont pour but d’amener à entrevoir cette énergie qui fait vibrer dans un contexte impliquant autrui avant de l’explorer avec sérénité.
Peu importe que par la suite cette raison d’être soit traduite en devise ou en mood-board, tant que le coaché trouve le medium qu’il fera sien, qu’il s’appropriera afin d’aligner chacune de ses tâches sur ce qui est pour lui une source de plaisir, d’enthousiasme, de développement réfléchi et souhaité. En d’autres termes, au coach de faire faire au coaché davantage que sentir à un niveau abstrait ce qu’est son essence. En inscrivant le coaché dans le mouvement et dans l’action, le coach lui fera observer ses actes et tâches au travers de ce prisme qui appartient à lui seul. Il l’invitera alors à les lui faire calibrer en fonction, intensifiant ce qui le porte le plus et modérant voire cessant le reste lorsque c’est possible, et le conduira à accepter sereinement ce à quoi il ne peut ou veut échapper en prenant conscience de la plus infime contribution apportée à la réalisation de soi.
Pour le coaché, il ne s’agit alors plus de résignation ou de capitulation mais d’acceptation, de progression et d’épanouissement.
[…] un prochain article, j’aborderai précisément ce questionnement et développerai des pistes permettant […]