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Étiquette : Alia Crum

Faites de l’art et réduisez votre stress

James ENSOR - Autoportrait au chapeau fleuri, art, insight, coaching, stress
James ENSOR – Autoportrait au chapeau fleuri, 1883/1888 – Huile sur toile, 76,5 x 61,5 cm

 

Une étude réalisée en 2016 par la Drexel University auprès de 39 adultes âgés de 18 à 59 ans a mis en évidence que le taux de cortisol – cette hormone liée au stress – diminuait chez une large majorité des sujets après une activité artistique de 45 minutes, quelle que soit leur expérience en matière de création artistique ou le média utilisé. De plus, les sujets en question exprimaient le ressenti positif de l’expérience et relataient une diminution de leur anxiété.

Opportunité de se détendre, liberté d’expression ou situation liée à un état de pleine conscience, plusieurs hypothèses sont possibles. Toutefois, réfléchissons un instant à ce que Boris Cyrulnik nous dit à propos de la créativité dans « Un merveilleux malheur » (Ed. Odile Jacob 1999): «C’est au contraire l’absence, le deuil qui contraignent le blessé à remplir ce vide par des représentations, sous peine d’éprouver l’angoisse de la mort, du rien, du zéro et de l’infini…. L’image et le mot stylisés comblent le vide de la perte. Faire revivre le mort, redonner le plaisir de vivre à l’homme meurtri sont présents au berceau de la culture humaine» (p.191) Et plus loin: « La naissance de l’image lutte contre le désespoir de la perte définitive, la mort. C’est pourquoi les premières formes d’art ont été des sépultures, comme plus tard les tableaux représenteront des mises au tombeau et des résurrections.»

En d’autres termes, la créativité permet de se réconcilier avec ce qui a été perdu. C’est d’ailleurs l’objet des recherches Tally Tripp, directrice de la clinique d’art-thérapie de la George Washington University: « L’art-thérapie est un processus créatif où le patient, accompagné par un thérapeute, travaille et retravaille les problèmes à l’aide d’une panoplie variée de matériaux artistiques. »

Considérons à présent cette autre étude menée par l’économiste Kathryn Grady en 2015. Elle a analysé la cote des oeuvres de près d’une cinquantaine d’artistes, le fait que ces oeuvres soient incluses ou non dans la collection du Metropolitan Museum of Art et le fait que les artistes aient perdu un être cher plus ou moins longtemps avant la création desdites oeuvres. Elle a pu ainsi montrer que les prix ainsi que la probabilité d’être au Met diminuent significativement si la création au eu lieu dans les deux ans suivant la perte du proche. Devons-nous conclure que le travail du deuil réduirait la créativité? La période bleue de Pablo Picasso semble pourtant liée au décès de son ami Carlos Casagemas. Si le deuil peut amoindrir la créativité, il pourrait donc aussi la stimuler. A moins que la créativité soit chez certains un réflexe pour les aider à aller au-delà du deuil.

Bien entendu, il existe différentes approches pour combattre le stress. Nous avons décrit dans un précédent article celle prônée par Dr. Alia Crum de l’Université de Stanford, reposant sur une réflexion consciente et connectant le stress aux valeurs de base et faisant de celui-ci un allié.

Davantage d’études seront nécessaires pour explorer l’atout que représentent l’art en particulier et la créativité en général dans la gestion du stress comme dans celui du deuil. Ceci dit, faisons simplement le lien entre le stress et l’angoisse de perte qu’il représente et la conclusion sur la démarche à entreprendre pour améliorer notre bien-être sera aisée: mettons-nous à nos pinceaux, prenons un stylo et un carnet, jouons d’un instrument, improvisons ou dansons mais en tout cas, créons!

 

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Stress, mon ami

 

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Edvard MUNCH – Skrik (Le Cri), 1893 – tempera sur carton, 1895 – lithographie, 1895 – pastel sur carton

 

Si le Power Posing exposé dans un précédent article se révèle être un outil passionnant, fascinant et redoutable dans sa simplicité pour gérer le stress de façon anticipative, il existe d’autres techniques auxquelles il est utile de recourir lorsque le stress est ressenti comme envahissant et donc limitant.

Dr. Alia Crum de l’Université de Stanford suggère un processus reposant sur les principes de la pleine conscience (c’est-à-dire d’une observation dénuée de jugement).

Ce processus qui comporte trois étapes part du principe que le stress peut être vu positivement comme étant la confrontation à un obstacle dans l’atteinte de ses propres objectifs. De toxique le stress peut alors devenir énergisant et soutenir à la fois réussite et satisfaction. Le stress n’est plus un ennemi, il est un allié.

Comment ?

  1. Reconnaissez votre stress au moment où vous le vivez. Observez-le, ressentez comment il impacte votre corps, votre physiologie, vos émotions, votre comportement. Outre le détachement que ceci va induire, votre dynamique passera d’une simple réaction à une attitude consciente prédisposant à l’action.
     
  2. Accueillez votre stress, même si ceci semble contre-intuitif. Une attitude bienveillante par rapport à ses propres émotions rend celui-ci moins menaçant, réduit l’anxiété et donne un sensation de contrôle. Puis identifiez ce à quoi vous tenez et qui est connecté à ce stress. Dans la mesure où une situation n’est vécue comme étant stressante que lorsque quelque chose qui importe est mis en danger, il importe de voir ce qui est l’enjeu de la crise: non pas la cause de la souffrance mais bien l’objet de vos désirs… ou besoins.
    Le stress devient alors un mémo, un rappel de votre objectif ultime et donc une source d’énergie.

    L’exemple cité par le chercheur est  “Je reconnais que je suis stressé car je veux avoir un bon job et les ressources financières suffisantes qu’il procurera pour ma famille.”
     
  3. Utilisez cette énergie ressentie de par la reconnexion au sens, à l’objectif et aux valeurs comme une ressource en soi. D’obstacle le stress devient ressource.

En résumé, il ne s’agira donc plus de se focaliser sur la cause du stress mais sur le besoin caché derrière le stress et de développer de nouvelles stratégies pour atteindre celui-ci.

Les questions soutenant cette démarche seront par exemple : « Est-ce que ma réaction à ce stress m’aide à aller vers ce à quoi je tends? Est-ce que ce que je mets en place face à ce stress m’aide à préserver ce que je veux maintenir? Quelles opportunités se présentent-elles à moi pour atteindre ce réel objectif? Mon comportement est-il congruent avec ma quête de sens? »

 

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