Le pouvoir et le sens des émotions donnent à celles-ci un rôle primordial dans notre existence. Toutefois, peur, tristesse, colère et joie – les quatre émotions de base – n’acquièrent une valence positive ou négative qu’en fonction de la façon dont nous les vivons, les gérons, les acceptons car, paradoxalement, elles sont neutres par essence. Aussi, c’est principalement lorsqu’elles nous débordent que les émotions deviennent un handicap ou une entrave à des relations harmonieuses.
Dans son ouvrage Négociations sensibles, George Kohlrieser nous présente trois outils simples pour calmer les émotions dans des situations où les émotions menacent de prendre le dessus et d’entraver la communication entre deux individus :
- Donner le choix, c’est-à-dire offrir à l’interlocuteur la possibilité de s’approprier la décision, passant d’un processus purement émotionnel à une réflexion d’apparence rationnelle.
- Apporter de la perspective, ou encore recadrer en confrontant à l’idée que la situation n’est ni permanente, ni désespérée, ni omniprésente.
- Faire une pause, à savoir s’extraire du débat, même pour un bref instant.
C’est de cela que provient une question que j’affectionne particulièrement, tant pour sa simplicité que par la mise en perspective qu’elle ne peut manquer de provoquer lorsque le coaché se laisse envahir par ses émotions :
Quelle importance cela aura-t-il dans cinquante ans ?
De fait, cette question amène à se projeter dans l’avenir, à nuancer son point-de-vue, à entrevoir les valeurs comme des objectifs de vie et – par là – à occuper une position autre que la position actuelle.
Il en résulte en général non seulement une baisse de la tension mais aussi un élan nouveau sur lequel il est possible de rebondir pour positiver la situation. Ainsi, il devient même logique de demander ensuite ce qui aura de l’importance dans cinquante ans, autrement dit ce sur quoi il est important de se focaliser aujourd’hui dans une démarche saine et constructive.