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Carte du monde

Vermeer, geographe, carte du monde
Johannes VERMEER – Le géographe, 1669 – Huile sur toile, 52.0 x 45.5 cm

 

Dans un précédent article, nous avons avons évoqué les concepts de vréel, de complexité de la réalité et de différences de perception.

Cette réflexion est la base même de la programmation neuro-linguistique (PNL), une méthodologie qui permet d’agir sur les comportements au moyen du langage, élaborée par le psychologue Richard Bandler et le linguiste John Grinder aux États-Unis dans les années 1970.

Un des présupposés de la PNL est en effet la différence entre la réalité (le monde) et ce que nous en percevons grâce à nos cinq sens, la manière dont nous filtrons ce que nous percevons et la manière dont nous nous le représentons, notre carte du monde. Ainsi, la carte du monde est ce que nous construisons à partir de ce que nous percevons de la réalité, c’est donc une représentation. C’est ce qui explique que pour un même événement vécu, tous les observateurs ne remarqueront pas et ne vivront donc pas les mêmes choses.

De nombreux exemples ont été élaborés pour illustrer ce fait que la carte n’est pas le territoire et que le même territoire (objet) peut être perçu avec des cartes différentes mais quelles meilleures illustrations pourrions-nous trouver que de réelles cartes du monde dessinées pour positionner le lecteur au centre-même du monde, de son monde, en un élan égocentrique spontané, logique et biaisé?

De fait, si les nations européennes se placent au centre de la carte…

Les Américains font de même, coupant l’Asie en deux…

Et les Chinois – de même que les Japonais – se mettent naturellement au centre, positionnant l’Amérique à l’est…

…quitte à appliquer une rotation mettant ceux que certains appellent les pays émergents au centre d’une nouvelle géographie.

Ces différentes représentations seront donc familières ou surprenantes en fonction de la culture du lecteur et de ce à quoi il aura été exposé. Nulle n’est meilleure qu’une autre. Il nous faudra seulement garder à l’esprit que nos points de référence, notre éducation, nos programmes scolaires sont tellement ancrés en nous qu’ils nous font – tout comme nos sens, nos croyances, nos valeurs et nos peurs – oublier que ce que nous prenons pour le monde n’en est qu’une vision…

 

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