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Le contexte
Des états du Moi aux scénarios de vie, l’analyse transactionnelle (AT) développée par le psychiatre canadien Eric Berne fournit un cadre théorique nous permettant de prendre conscience et de comprendre ce qui se joue ici et maintenant.
Dans cette perspective, Taibi Kahler a élaboré dans les années 70 un modèle décrivant six types de personnalité. Ces types correspondent à des combinaisons de caractéristiques liées aux besoins, aux canaux de communication privilégiés, au comportement sous stress et surtout à cinq drivers (encore appelés « messages contraignants » ou « pilotes de vie ») à savoir cinq convictions qui dirigent notre comportement sous stress léger :
-
- Sois parfait
- Sois fort
- Fais des efforts
- Fais plaisir
- Dépêche-toi
En fait, ces cinq drivers sont élaborés par chacun d’entre nous durant l’enfance suite à la répétition de messages émis par les adultes référents. Ces drivers correspondent à ce que nous identifions comme étant le comportement à adopter pour préserver notre propre sécurité. Par exemple, une répétition de « Tu n’es pas gentil ! » donnera le driver « Fais plaisir » et « Tu n’as pas encore fini ? » donnera « Dépêche-toi ». De même, « Sois un homme, ne pleure pas » entraînera un « Sois fort », « Allez, essaie encore » engendrera un « Fais des efforts » et « C’est bien mais tu aurais pu faire mieux » développera un « Sois parfait ».
Pour sa part, Claudie Ramond affirme que ces drivers ne sont pas universels comme l’avançait Taibi Kahler mais propres au monde chrétien occidental. En Asie, comme dans la culture musulmane, le principal message contraignant serait: « Sois fidèle » (à ta famille, à ton clan, à ton pays, à ta religion, etc.). Et d’autres existeraient probablement.
Les drivers, pour… quoi ?
Universels ou non, les drivers que nous avons développés dans notre enfance sont utiles lorsqu’ils nous permettent d’interagir avec notre environnement et de progresser dans la direction recherchée. Par exemple, dans un cadre professionnel, ils peuvent avoir des effets bénéfiques pour le sujet comme pour l’entreprise s’ils sont alignés avec la fonction occupée.
Cependant, ces prisons inconscientes, processus répétitifs et sources de stress, peuvent aussi être limitantes et nous entraîner dans la quête d’un comportement idéal inatteignable, mettant à mal l’estime de soi. Ce sont alors de véritables mécanismes d’auto-sabotage de nos propres projets.
En d’autres termes, ces messages contraignants ne sont en soi ni bons ni mauvais. Ils sont à la fois des atouts et des handicaps potentiels. Ce sont en somme des points de vigilance.
Ainsi, dès le moment où nous identifions et comprenons nos drivers, et dès l’instant où nous pouvons nous donner la permission (si celle-ci ne nous est pas donnée par autrui), nous pouvons les utiliser plutôt que d’être pilotés par eux. Pour alors viser la qualité sans se noyer dans les détails. Apprendre de ses erreurs et oser demander de l’aide. S’autoriser à réussir sans se compliquer la vie. Aider ou soutenir les autres tout en pouvant dire non. Etre efficace dans l’urgence sans travailler systématiquemet dans la précipitation.
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