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Étiquette : développement

Pourquoi l’isolement est l’ennemi de la créativité

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Jacopo da PONTORMO – Deposizione, 1526-28 – Tempera sur toile, 313 x 192 cm

 

Voici la traduction d’un article de l’écrivain et consultant Eliot Peper, paru en anglais :

« En 1545, Jacopo da Pontormo reçut une commande importante du duc Cosme Ier de Médicis pour peindre la chapelle principale de l’église de San Lorenzo à Florence. Contemporain de maîtres comme Michel-Ange, Pontormo était un artiste distingué mais vieillissant, désireux de préserver son héritage.

Pontormo savait qu’il devait faire de ces fresques le couronnement de sa carrière. Alors il scella toute la chapelle. Il construisit des murs, érigea des cloisons et accrocha des stores afin que personne ne puisse voler ses idées ou jeter un coup d’œil en douce. Ne faisant confiance à personne, il chassa la jeunesse locale et garda le minimum de contacts avec ses concitoyens. Il passa onze ans caché, à peindre le Christ au Jour du Jugement dernier, l’arche de Noé et la Création elle-même.

Pontormo mourut avant que son travail dans la chapelle ne soit terminé, et rien de tout cela ne survit. Cependant, le légendaire écrivain de la Renaissance Vasari visita le site peu après la mort du peintre. Il a fait état d’une composition confuse et d’un manque d’alignement troublant, des scènes qui s’entrechoquaient dans tous les sens du terme. Robert Greene écrit : « Ces fresques étaient des équivalents visuels des effets de l’isolement sur l’esprit humain : une perte de proportion, une obsession du détail combinée à une incapacité de voir l’image dans son ensemble ».

Le leadership peut être tout aussi isolant. Pontoromo a laissé les conséquences de la solitude qu’il s’est imposée miner son héritage, et si les dirigeants d’aujourd’hui ne sont pas conscients, ils peuvent se retirer d’une manière tout aussi destructrice.

Personne dans l’orbite d’un leader n’est neutre. Les membres du conseil d’administration sont d’abord des actionnaires et ensuite des mentors. Les subordonnés directs ont leurs propres équipes dont ils doivent s’occuper. Les employés dépendent des dirigeants pour leur travail, les investisseurs exigent qu’ils franchissent des étapes importantes et les clients en ont besoin pour résoudre leurs problèmes. Même les amis et la famille ont du mal à comprendre le fardeau d’un travail qu’ils n’ont jamais eu eux-mêmes.

Il est trop facile pour les dirigeants d’ériger des murs métaphoriques aussi impénétrables que la chapelle de Pontormo et, une fois construits, ces murs commencent inévitablement à se fermer. Les entrepreneurs et les cadres connaissent ce sentiment : allongés éveillés la nuit, les soucis leur trottent dans la tête. Séparer l’attention sur des questions liées au travail tout en parlant à des amis. Brûler la bougie par les deux bouts, même s’ils savent que l’épuisement est un handicap, puis réagir avec colère à des situations difficiles lorsque leur équipe a besoin d’une personne posée. Ils se poussent constamment à s’améliorer et à être plus dévoués. C’est une oppression dans la poitrine, aggravée par le fait qu’ils ne veulent pas admettre – même à eux-mêmes – qu’ils font partie du problème. Ils se disent que c’est normal. C’est le boulot. Il suffit de passer le courant.

L’ultime défaite de Pontormo n’est pas la chapelle qu’il a murée. Ce sont les ruminations destructrices auxquelles il ne pouvait échapper. Son isolement a faussé sa perception de la situation dans son ensemble. Dans son cas, ce tableau était une peinture littérale. Pour les dirigeants d’aujourd’hui, c’est la conscience de soi et la clarté – des compétences qu’ils doivent maîtriser pour demeurer une source d’inspiration, d’orientation et de vision pour leurs équipes. Comprendre les conséquences de l’isolement est la première étape pour les surmonter.

Il n’existe pas de solution universelle. Mais une fois que nous reconnaissons que nous sommes les histoires que nous nous racontons, nous réalisons que nous pouvons réécrire le scénario. Lorsque le découragement menace, Brad Feld, un éminent spécialiste du capital-risque, suit un ensemble de règles de base communes avec son épouse, y compris la suppression du temps d’écran les week-ends et le fait de passer ensemble une semaine par trimestre hors réseau. Matt Blumberg, PDG de Return Path, a investi des années dans le développement d’une culture d’entreprise qui encourage ses employés à communiquer ouvertement et honnêtement entre eux. Après avoir subi la défaite écrasante d’un démarrage raté, David Mandell s’est remis de la dépression en acceptant de conseiller un entrepreneur en herbe qui avait besoin de son aide. Minnie Ingersoll, cofondatrice de Shift et directrice de l’exploitation actuelle de Code for America, s’est rendu compte qu’elle devait être plus ouverte sur les obstacles psychologiques auxquels elle faisait face et cesser de s’inquiéter de ce que les autres pensaient.

Chacun de nous peint sa propre chapelle. Imaginez ce que Pontormo aurait pu accomplir, ce qu’il serait devenu et les millions de personnes qu’il aurait pu inspirer s’il avait ouvert les portes. Il aurait pu cultiver les relations humaines au lieu de les tailler. Il aurait pu demander de l’aide. Il aurait pu prendre soin de lui de la façon la plus efficace : prendre soin des autres. L’héritage le plus durable de Pontormo est peut-être l’histoire de sa disgrâce. Les dirigeants doivent tenir compte de son avertissement : ne peins pas dans un coin. Les murs que nous construisons autour de nous sont des prisons, pas des fortifications. La vulnérabilité est une source de force. Nous gagnons la confiance des autres en leur accordant notre confiance. »

 

Source: hbr.org

 

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Insight #77

Roger Somville, Le Manifeste, apprentissage, insight, coaching, learning
Roger SOMVILLE – Le Manifeste, 1995 – Acrylique sur toile, 180 x 180 cm

 

“Dis-moi et j’oublie, apprends-moi et peut-être je me souviendrai, implique-moi et j’apprendrai.”

“Tell me and I forget, teach me and I may remember, involve me and I learn.”

― Benjamin Franklin

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Optimisme(z) !

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Gérard GAROUSTE – Le nid sur la mer, 2013 – Huile sur toile – 200 x 160 cm

 

Il existe une myriade de citations sur l’optimisme. Artistes*, hommes politiques**, chefs spirituels*** ou  philosophes****, nombreux sont ceux qui, à leur façon, ont incité leur audience à se focaliser sur la possibilité qu’une situation apparemment négative puisse mener à un résultat positif.

C’est dans ce même esprit qu’est née la psychologie positive fin des années 1990, issue d’une mouvance humaniste initiée par Maslow, Rogers et Fromm, éclairée depuis par les neurosciences ou les recherches sur la pleine conscience.

Indépendamment des recherches scientifiques actuellement menées sur le sujet, il est communément accepté qu’une attitude positive est le meilleur carburant pour prendre des actions positives. Comme le souligne Michelle Gielan, l’optimisme est ce qui fait qu’une personne qui perd son emploi entame plus vite concrètement ce qui lui permettra d’en trouver un autre, que ce soit en adaptant son CV ou en contactant son réseau.  C’est aussi ce qui l’amènera à entamer une réflexion plus profonde sur ce qu’elle souhaite réellement. Dans le cadre spécifique d’une interview d’embauche, l’optimisme fera que le discours tenu porte sur les solutions et les résultats plutôt que sur les problèmes, d’où une meilleure perception par le recruteur. Des études ont montré la corrélation entre une attitude optimiste, la performance et les revenus.

Mais au-delà de toutes ces observations, ne serait-ce que pour le confort que l’optimisme procure – à commencer pour soi-même – il est primordial de garder à l’esprit qu’indépendamment du contexte économico-social dont on est issu, de l’éducation ou des gènes reçus, l’optimisme est une attitude que l’on peut acquérir et développer.

Par exemple, afin de reprogrammer nos neurones, Gielan suggère d’envoyer quotidiennement un email pour louer ou remercier quelqu’un, de consacrer quelques minutes chaque jour à écrire à propos du moment le plus significatif des dernières 24 heures.

Anthony Tjan recommande pour sa part la règle du « 24×3 ». La prochaine fois que vous entendez une idée ou rencontrez une personne pour la première fois, attendez 24 secondes avant de dire ou de penser quelque chose de négatif. Ceci permet de renforcer une compétence naturelle qu’est l’écoute. Une fois cette première étape de 24 secondes maîtrisée, passez à l’étape suivante et attendez 24 minutes. Après un tel délai, se développe une attitude constructive, ouverte aux alternatives. Finalement, vient la capacité – pour autant que le contexte le permette – à attendre 24 heures avant de formuler quoi que ce soit de négatif afin de développer une propension au positif.

Simplement, beaucoup plus simplement, je vous conseille de garder à l’esprit ces mots de Charlie Chaplin :

« Vous ne trouverez jamais un arc-en-ciel si vous baissez le regard. »

Evident, non ?

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*        “Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d’entre nous regardent les étoiles.” ― Oscar Wilde
**      “Un pessimiste voit la difficulté en chaque opportunité; un optimiste voit une opportunité en chaque difficulté.” ― Winston S. Churchill
***    “Choisir d’être optimiste, c’est se sentir mieux.” ― Dalai Lama
****  “L’optimisme est une stratégie pour créer un meilleur avenir. Car à moins de croire que l’avenir peut être meilleur, il est peu probable que vous avanciez et preniez la responsabilité de le rendre ainsi.” ― Noam Chomsky

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Source: Forbes.com, HBR.org, goodreads.com

 

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Are you in danger of becoming obsolete?

Cedric-Lefebvre-insight-coaching-089

 

In a previous article we have seen that, little by little, robots replace humans: one recent study suggests that 47% of all jobs in the United States will be threatened by this phenomenon within the next two decades – another states that 40% of Australian jobs are at risk of being automated within ten to fifteen years. In Europe, the software Quill has already replaced journalists and is used by the newspaper Le Monde during election nights. The specialised research firm Roland Berger says that 42% of jobs will be automated by 2030. 

Should you be worried? Karie Willyerd and Barbara Mistick developed a short (i.e. 15 questions) assessment allowing you to find out if you are at risk or if you are adapting yourself in an evolving environment. Your score will be compared with HBR readers average.

To pass the test which will consider various topics such as how up to date you are regarding the emerging technologies affecting your industry and the profile of your network , click here.

Pursuing this matter, let’s consider what the futurists Graeme Codrington, Joe Tankersley and John Danaher say: front-line military personnel will be replaced with robots; private bankers and wealth managers will be replaced with algorithms; lawyers, accountants, actuaries, and consulting engineers will be replaced with artificial intelligence.

And considering on-demand economy, environmental consciousness, ageing population or advances in neurotechnology, what will be the top jobs in 10 years? Actually, here is the top 12 they predict (click here for the full description):

  • Personal worker brand coaches and managers
  • Professional triber
  • Freelance professors
  • Urban farmers
  • End-of-life planner
  • Senior carer
  • Remote health care specialist
  • Neuro-implant technicians
  • Smart-home handyperson
  • Virtual reality experience designer
  • Sex worker coach
  • 3-D printer design specialist

So, are you ready?

 

Sources: LeMonde.fr, HBR.org, FastCompany.com

 

 

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Soyez votre meilleur avocat

Cedric-Lefebvre-insight-coaching-057

 

En opposition à une négociation formelle et purement rationnelle au nom de son entreprise, comment gérer pour son propre compte une négociation informelle, sensible et potentiellement impactée par nos émotions?

Dans un article venant de paraître dans Harvard Business Review, Deborah Kolb nous présente avec quelques exemples à l’appui une approche en quatre étapes, positive pour les différentes parties impliquées:

  1. Reconnaître l’opportunité de la situation: un contexte apparemment défavorable peut ouvrir la porte à une discussion souhaitée mais maintes fois reportée, une demande reçue peut amener à en formuler une soi-même.
  2. Se préparer et préparer le terrain en collectant de l’information, en se positionnant comme un atout et en envisageant les différentes options et alternatives.
  3. Initier la démarche, entamer la négociation sous l’angle désiré
  4. Naviguer, explorer, tester les hypothèses et considérer les options satisfaisant les deux parties – soit avoir une attitude coach ouverte permettant lors de la négociation de collecter l’information et de supporter l’interlocuteur.

Une telle dynamique implique forcément de sortir de sa zone de confort mais témoigne aussi bien du leadership que d’un esprit collaboratif et constructif.

 

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